Fragilité des instantanés numériques (1) : Le Monde, Wordpress, Paperblog, Overblog, Blogger, Wix. Substituts ou compléments à un site web portail disparu ?

 

Le soleil ne se couche jamais sur Internet, car nous sommes drogués à cet outil : nous voulons surfer 24h/24. Récemment, la panne de Facebook, d'une durée de six heures, était d'une durée cataclysmique. Contre cela, il faut ce qu'on appelle la continuité de service : un autre centre de donnée doit prendre le relais de celui qui s'éteint. Un compte Gmail se trouve dans six endroits différents de la planète. Il y a une réplication de l'information pour satisfaire l'internaute pressé.

Guillaume Pitron

 

La discussion récente sur France Culture entre Guillaume Erner et Guillaume Pitron, auteur de plusieurs ouvrages sur le numérique (« L’enfer numérique » et « La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique »), a fait évaluer la réflexion que j’avais entamée sur le sort des identités sociales, politiques, culturelles et numériques que je viens d’entamer avec un nouveau blog.


Fragilités assumées, services privés ou publics à géométrie variable ou disparitions volontaires ?


Depuis plus d’un an, je travaille pour restaurer, corriger, remettre en place un certain nombre de blogs que j’avais initiés depuis le milieu des années 2000. 

Ils avaient ainsi accompagné mes voyages, mes découvertes et certains événements liés aux missions de l’Institut Européen des Itinéraires culturels.  

Il a fallu, en particulier que je transfère l’ensemble des posts écrits depuis 2006 dans l’espace offert par le quotidien « LeMonde » à ses abonnés, puisque le quotidien parisien a abandonné ce service.

J’ai pu ainsi relire rétrospectivement des éléments d’une mémoire – « Mémoire d’Europe » qui, par nature, était autrement appelée à s’effacer, ainsi qu’ajouter quelques actualités culturelles de la fin 2020 et du début 2021.

Mais, depuis cet été, plus aucun moyen d’intervenir pour apporter quelque correction que ce soit, ni y écrire à nouveau.

Il est ainsi figé dans le temps, en attente de disparition, même s’il recueillait parfois plusieurs centaines de consultations par jour, compte tenu de la singularité de certains événements qui y étaient relatés.

Fort heureusement, cet espace entré en glaciation reste consultable. Il est également toujours relayé par un blog de blogs qui m’avait demandé de l’intégrer : « paperblog ».

Par ailleurs, six autres blogs, créés plus récemment dans le cadre du programme SOURCE de la Commision Européenne, pour le roman des villes thermales et contant les voyages fictifs dans l’espace et le temps de Clara Source, Georg Source, Valery Source et Charles JosephSource, qui étaient devenus mes compagnons quotidiens, ne peuvent plus être activés. 

Pas plus que les deux autres faisant référence à la photographie et à de grandes collaborations européennes et aux personnalités qui y ont joué unrôle majeur.

Et dans la foulée, c’est le roman préliminaire au récit de ces voyages qui a lui-même disparu, tandis que s’évanouissait la plateforme « Atavist » permettant de manière intelligente l’écriture romancée interactive et, avec pour seul message d’adieu, le remerciement d’y avoir collaboré.

Peut-on ainsi se soustraire sans vergogne au dépôt légal dont bénéficient les livres papier ?

Volatilité totale, cette fois.

Il m’en reste heureusement les textes et les illustrations que je devrais ainsi restaurer entièrement sous un autre format !

Subsistent toutefois deux autres plateformes (blogspot et over-blog) sur lesquelles différents thèmes qui me tiennent à cœur ont été abordés, entre autres : les parcs et jardins, les villes thermales, l’interprétationeuropéenne du patrimoine et une analyse de la « Destination Europe ».


Plus grave ?

Lorsque j’ai quitté la direction de l’Institut Européen des Itinéraires culturels (IEIC), j’ai dû abandonner la modération, la rédaction et le développement d’un site web / database créé entre 2002 et 2003 sur une base mySQL dont j’avais fait le bilan à la demande même du Conseil de l’Europe début 2011, puis, avec mon équipe et un développeur informatique, toujours à la demande du Conseil de l'Europe, j'avais formulé des recommandations conceptuelles et techniques pour que, sans en perdre la mémoire, le site soit mieux adapté à la nouvelle gouvernance du programme dans le cadre d'un Accord Partiel Elargi.

J’y reviendrai plus en détails dans une seconde partie de ce post !

Exit total depuis plusieurs années, après une phase où les différentes informations qui avaient subsisté, apparaissaient tronquées, dans une mise en page inadéquate et sans le nom des auteurs.  

Outre le drame intime que je vis devant cette injustice, je trouve indécent la suppression d’une richesse qui pourrait servir à tous les porteurs de projets, aux chercheurs et étudiants dont les sujets touchent aux itinéraires culturels, au patrimoine européen ainsi qu’à la diversité culturelle européenne.

Pour ne pas parler du déni de propriété et de reconnaissance vis-à-vis de la centaine de personnes qui ont entré des informations pendant plus de dix années !

Mais, en parallèle à la restauration des éléments historiques de ces 35 dernières années que je m’efforcerai de réaliser, je suis certain que ce site sera bientôt remis en consultation à la demande des personnes qui en ont besoin, comme le sont les archives des bibliothèques qui, malgré la poussière qui les recouvre et la disparition des auteurs, ne sont jamais obsolètes, même s’ils n’occupent pas la vitrine sans cesse renouvelée des libraires.

L’espoir fait vivre ! 

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