Fragilité des instantanés numérique (2) : Comment fabriquer l’oubli ?

 

Fragilité des instantanés numérique (2) :

Comment fabriquer l’oubli ?

 



C’est de nouveau Radio France qui me ramène à mon propos amer sur la fragilité du numérique, qu’on lui confie un récit personnel ou professionnel, en y mêlant parfois les points de croisement entre les deux espaces.

Certes, le cinéma d’Alain Resnais propose de manière sublime une somme de récits éclatés où la mémoire montre sa propre fragilité, révèle ses limites et avoue le besoin, sinon la nécessité de la mettre parfois au repos, comme le propose Paul Ricoeur.

Ce n’est certes pas sans arrière-pensée que j’ai choisi comme instantané l’image un peu aristocratique d’un parc que l’on peut imaginer situé dans une ville thermale

« L’année dernière à Marienbad » focalise sur un nom et un triangle tchèque - gardant pour nous ses noms en langue germanique - qui vient d’être inscrit avec huit autres villes sur la Liste du Patrimoine Mondial, la confusion entre le réel et l’imaginaire, le vécu et le réel en créant des impressions confuses.

Est-ce le meilleur symbole artistique pour nous consoler de transporter avec nous, en permanence, un cerveau qui a appris à fabriquer l’oubli ?

« Si on n’oublie pas, on ne peut pas vivre, ni agir. L’oubli doit être construction. Le désespoir, c’est l’inaction, le repli sur soi. Le danger, c’est de s’arrêter. » dit Alain Resnais.

« Toute la mémoire du monde n’est pas la grande Histoire, c’est plutôt un endroit où sont consignées les mémoires représentées par Resnais comme un vaste cerveau. On a comparé Resnais à un cinéaste du cerveau également, outre l’oubli et la mémoire…        

Les films comme "Nuit et Brouillard", "Hiroshima mon Amour", "Muriel ou le Temps d’un retour" sont des films qui osent se confronter à l’Histoire avec une constante qui est la forme que Resnais donne à ses films. Tout film est une machine à oublier, Godard l’a dit, puisque finalement il peut permettre au spectateur de s’oublier lui-même mais aussi par la facture même d’un film qui suppose par le cadrage, le montage, l’écoulement temporel dont il est le support, un jeu constant avec l’apparition, la disparition… Resnais s’empare de ces spécificités du langage cinématographique pour travailler sa propre conception du rapport mémoire, souvenir, oubli, avec sa facture singulière. », ajoute Suzanne Liandrat-Guigues, professeure émérite en études cinématographiques à l'Université Paris-8.

Est-ce situer dans un costume trop vaste pour lui, le geste de ceux qui ont décidé d’effacer la mémoire d’un travail continu sur plus de dix ans, en rendant impossible la consultation à distance des archives numériques de l’Institut Européen des Itinéraires culturels ?  

Je ne crois pas ! 

L’action est grave, inexplicable surtout si elle se veut définitive, de la part d’une Institution qui défend par ailleurs la propriété intellectuelle.

Je voudrais tout simplement comprendre !

Propriété partagée entre le Grand-Duché de Luxembourg, qui en avait financé la part de développement, et les partenaires qui étaient intervenus sur l’intégration ou le traitement des images pour en partager le coût (Entre autres : Centres de Culture Européenne, Ville de Terrasson…). Mais aussi mémoire partagée entre associés (Entre autres : Itinéraires Al-Andalus, Euroatelier, Centres de Culture Européenne…) et spécificités développées au cours des années : albums d’images, chat, vidéos…

Mais de quoi s’agit-il ? Il faut donc entrer dans les détails !

Ce sera l’objet d’une analyse détaillée de son historique de sa mise en place, de sa structure et de son contenu, dans un troisième post.

 

 

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