Tête à tête

 


« La jeune réalisatrice belge Paloma Sermon-Daï livre avec son premier long-métrage « Petit Samedi » un documentaire touchant et bienveillant sur l’addiction et s'intéresse aux liens forts qui unissent son frère toxicomane à sa mère dans un petit village de Belgique. »

Le texte de présentation de l’interview qu’Arte a publié sur son site, en marge de l’inscription de ce film dans le cadre de l’Arte Kino Festival, au titre de la Belgique, en résume parfaitement le propos.

Ce documentaire m’a bien entendu immédiatement fait songer à cette magnifique série de portraits collectifs initiée par la RTBF sous le titre de « Strip-tease ».

Mais la sincérité de l’analyse d’une dérive, où une mère et grand enfant tentent de découvrir ensemble où s’est formé le point de rupture qui les a déchirés, est plus que touchant.

Deux voix dans une sorte de brouillard quotidien.

Deux voix dans ces paysages où les affluents de la Meuse creusent un paysage de forêts humides, rudes en hiver, mais qui laissent chaque année un peu d’espoir quand revient le printemps.

Deux instantanés qui se cherchent.

Le début d’une grande carrière de documentariste intimiste ?



Ecoutons-là :   

« A l’écriture, je voulais plus aborder la jeunesse de Damien, le moment où les addictions sont nées. Je voulais trouver une façon d’évoquer ça, mais aussi le fait que cette jeunesse soit comme un fantôme pour Damien. A la base c’était un jeune comme les autres qui allait en soirée pour s’amuser et se découvrir. Jusqu’au jour où il fait la bêtise qui change tout, une fois, suite à une mauvaise rencontre. Dans la scène de la grotte, on retrouve cette musique, ça rappelle ce poids qu’il a sur les épaules depuis toujours. C’est très compliqué pour Damien de se dire qu’une erreur, une fois, fait que 20 ans plus tard il est en soit arrivé là. Damien est certes dans l’autodestruction via son addiction, mais malgré tout, il essaie de se maintenir, de rester en bonne santé. Cette bêtise de jeunesse est tellement frustrante. C’est aussi ce que je voulais dire avec ce film, que ça pouvait arriver à tout le monde. On a tous droit à une deuxième, troisième, quatrième chance. En tous cas quand c’est ton enfant, tu la lui donnes. C’est ce que m’a appris ma mère. »  

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