Prises au piège
Il est rare que soit donnée à connaître et surtout à voir sur les écrans une Suisse pluriculturelle et surtout une Suisse des banlieues et des grands ensembles. Encore une des qualités de la sélection de l’ Arte KinoFestival : savoir mettre en valeur des cinéastes, très connus ou moins connus, peu importe, qui creusent le regard. " Sami, Joe et moi ", trois adolescentes remarquablement interprétées, trois destins hérités du passé de leurs parents, passé souvent douloureux, remis à plat par une société du regard, où rien ne passe inaperçu, mais où tout peut être ignoré. Est-ce si différent de la situation dont les télévisions font quotidiennement le compte-rendu dans les pays voisins de la Suisse ? Autrement dit dans nos « banlieues » où se côtoient et s’affrontent les origines ethniques ou géographiques et les langues ! « Une Suisse au-dessus de tout soupçon », titrait Jean Ziegler en 1976. La réalisatrice et actrice Karine Heberlein , quelques décennies plus